Elliott Power, avec Portend, ouvre une brèche dans l’âme, lui murmurant des versets entêtants, mêlant électro et alt spoken word dans un incandescent ouragan. Notes électro sombres pour requiem lancinant aux pulsations plurielles, Elliott Power brasse des harmonies néo R&B singulières.
A la manière de Clipping ou de Young Fathers, ses notes ont des reflets changeants, gorgées de murmures incessants qui prennent le contrôle de l’esprit, en mélangeant chant doux et cadences hypnotiques.
Produit par James Kelly aka Wife, Portend est une piste à l’instinct animal, emplie d’émotions sauvages étayée d’un intellectualisme abstrait menant à une réflexion douce avec une succession d’images brouillées. Les paroles font le reste, oscillant entre une triste réalité et un imaginaire foisonnant aux touches poétiques.
Dans les contrées d’Elliott Power, les extrêmes se touchent, fusionnent, proposant alors une explosion des sens. A contre-courant d’une neutralité ambiante, lui choisit le heurt tout en finesse, avec une obsédante mélodie à fleur de nerfs.
Sans l’ombre d’un doute, il hante les cœurs de sa force sauvage à la douceur tentaculaire. Alors, « It’s a vermin inside / it’s panic burning inside /I’ll manage the vermin inside that damage burning pride turn savage with the burden of I » résonnent intensément de ses mots bouillants.
Teintes en noir et blanc mises en relief par des versets singuliers happant l’âme, Elliott Power a une richesse où coulent l’essentiel des sentiments.