Des ténèbres douces hantées d’un chant suave, fissurant le monde de sentiments, détachant les émotions du flanc des collines, mêlant rock, blues et folk dans une combinaison audacieuse qui touche, voici Revier.
Quatuor originaire d’Australie composé de Jack Froggatt (chant, composition, guitare), Connor Mackenzie (Piano), de Lewis New (batterie) et d’Emerson Noble à la basse, Revier vient de dévoiler son premier EP éponyme.
Après s’être fait remarquer sur le très beau titre de Mansionairs, les voici donc seuls avec leur cinq pistes enchanteresses, tourbillon de mélodies bercé de cadences subtiles et intemporelles.
Revier est doux amer, balançant les chimères par-dessus bord, taclant l’adversité par des mélodies frontales, raclant les cœurs avec des harmonies abyssales, touchant les espoirs comme sur Come Find Me.
Avec une mélancolie grave auréolée de notes douces, ils brossent une peinture baignée de sentiments distillés par la voix de Jack Frogatt, leur chanteur. Des brumeuses guitares, des tempétueux synthés, et des percussions en ponctuent les avancées, l’intensité toujours au cœur de leurs mélodies comme sur Alexander.
Alors ce petit coin de paradis aux goûts des autres, bascule dans un blues qui pourchasse les illusions comme sur Coins On Your Eyes. Un souffle indélébile, un je ne sais quoi Jeff Buckleyien, leurs mélodies minimalistes brassent des émotions contradictoires couchant sur le flanc comme sur le très beau Farthest Point.
Défilent les sentiments, passent les émotions, ne reste que le fil des harmonies qui tissent une toile émotive résonnant d’une douceur urgente, d’un souffle triste. Puis If It Will Be termine l’opus sans fioritures, ouvrant une route cabossée des obstacles du monde, forgeant une identité ténébreusement subtile, martelant de sa voix, les ravages des émotions.
Dompter les arabesques, les faire ressortir par le contraste des notes, le feu sous la glace comme une ligne d’horizon, Revier dénude les sentiments, basculant les demi-teintes.