25ans, Trixie Whitley a un timbre de voix suave, dans la lignée de Fiona Apple en plus rock et en plus bluesy façon Alex Hepburn. Accompagnée de guitares, de batteries ou d’un piano, la belle qui voyage entre la Belgique et les Etats-Unis, vient de dévoiler son premier album Fourth Corner.
Chanteuse compositrice et fille de Chris Whitley, le songwriter bluesman disparu en 2005, le titre de son album rend hommage aux quatre coins d’une vie, aux 4 points cardinaux, aux quatre coins du monde, comme une métaphore pour mieux signifier l’équilibre ou sa recherche dans les harmonies et la vie bohème qu’elle a choisi.
Ses compositions ont un sens du rythme bluesy, un cœur battant rock et ses mélodies soul aux tempo décalés brisent la glace en quelques secondes, aussi subtilement que des volutes de fumées.
Née en Belgique, précédemment Dj pendant qu’elle n’était encore qu’une adolescente, à New York, elle entre dans le groupe Black Dub de Daniel Lanois. Puis, en solo, elle enchaîne les EP, 3 de 2008 à 2011. Sombre, son imagination a un groove qui tutoie à la fois le funk et un folk mâtiné de rock comme sur Need Your love.
Sa voix passe d’une caresse de velours à un uppercut inspiré du blues en moins de 4 secondes. Chez elle, tout semble démesuré que ce soient les sentiments ou les émotions qu’elle explore, la passion l’habite. 15 titres sur Four Corner de totale liberté, qui peuvent faire penser qu’elle part dans tous les sens, vers tous les horizons possibles.
Enregistré à NY avec Thomas Bartlett, aka Doveman (Antony and The Johnsons, Grizzly Bear ou The National), qui joue du clavier et qui coproduit l’album avec elle, elle travaille également avec Pat Dillett (David Byrne, St Vincent, Mary J.Blige) et Rob Moose (Antony et Bon Iver).
Expérimentant sa voix dans différents sens, sur différents tempos et dans différentes voies. La demoiselle a le swing et la mélancolie innées et les communique avec une élégance toute singulière et une passion palpable.
Vulnérabilité au poing, nuances au aguets, la densité à fleur de peau, ses ballades sont lunatiques, un pied dans le blues du sud, l’autre dans la soul et le gospel, Whitley brasse ses émotions et ses influences ensemble, sans encore se perdre. Elle se distingue par une imagination séduisante, un timbre de voix puissant et une rage émouvante cachée derrière ses complaintes passionnées comme Irene ou Never Enough.
La souffrance, le désir, la rage et les regrets se mêlent ici à la détermination et à la solitude, sans que l’on sache quel est celui qui domine. Ses mélodies sont asymétriques et turbulentes, calmes et tristes pour d’autres, elles ont en commun les guitares discordantes ou les claviers délicats qui se conjuguent alors à la soul de manière plus franche comme sur Breathe You In My Dreams.
Fourth Corner est en écoute intégrale :